Vieillissement démographique

L'Italie est le pays le plus vieux d'Europe, deuxième au niveau mondial après le Japon. Selon les études Istat, 18% de la population italienne a plus de 65 ans . Ce phénomène touche surtout les régions du sud et les Îles. 

Le concept : « Le vieillissement démographique, ou vieillissement de la population, est l’augmentation de la proportion des personnes âgées dans la structure par âge d’une population. Une population vieillit quand le rapport de l’effectif des individus âgés par rapport à l’effectif total augmente dans le temps, quelle que soit la limite d’âge choisie pour définir une personne âgée. » (Doignon 2016). La personne âgée, auparavant synonyme de sagesse, devient une charge pour la société et la famille, tout en produisant des effets psychologiques et sociologiques sur la population. 

Malgré la reprise des flux migratoires, depuis trois ans la population italienne continue à diminuer. La baisse du solde naturel est la cause principale de la perte de population que l'on enregistre chaque année. Une autre cause de ce phénomène est la crise économique et financière de 2008. L'Italie devient une fois de plus un pays d'émigration. Les symptômes de cette crise démographique ne sont pas les mêmes dans tout le pays. Tandis que le Nord maintient sa population plus ou moins stable, le Sud et les îles enregistrent un important déclin. Les jeunes tendent de plus en plus à quitter les zones rurales, ce qui engendre un vieillissement plus rapide. D'après les statistiques, on estime que pour 100 jeunes il y aurait 168,7 personnes agées.

 

Le pourcentage d'étrangers en Italie atteint 8,4% de la population, c'est-à-dire environ 5,6 millions de personnes. Le taux de fertilité des femmes résidentes sur le territoire, mais n'ayant pas la citoyenneté italienne, est plus haut par rapport à la moyenne nationale. Pourtant, le nombre d'enfants par femme étrangère baisse, pour progressivement égaliser la moyenne nationale. 

 

Le rôle des migrations pourrait-il être déterminant pour retrouver une croissance démographique ?

En matière démographique, le rôle des migrations est complexe. Pour répondre à cette question il faut d'abord comprendre la différence entre excédent naturel et excédent migratoire, c'est-à-dire la différence des dynamiques engendrées par un solde naturel positif ou un solde migratoire positif sur un territoire spécifique. En effet, quand une croissance est menée par un excédent naturel, le nombre de naissances sur le territoire représentera plus tard un nombre équivalent d'adultes et par conséquent en parents et familles qui contribueront à la croissance de la population. En revanche, dans le cas de l'excédent migratoire, la croissance démographique dépendra de l'âge des migrants. (Doignon, Oliveau, Bloss-Widmer 2016) 

Comme l'explique l'article « L'Europe méridionale depuis 20 ans : dépeuplement, dépopulation et renouveau démographique », s'il s'agit des migrants jeunes en âge actif, la probabilité qu'ils arrivent avec leurs enfants ou, mieux, qu'ils entraînent des naissances dans le territoire une fois installés, est plus forte. Dans ce cas, ils contribueront à la croissance de la population et à son renouvellement à long terme. Si, en revanche, les migrants sont adultes et n'apportent aucune nouvelle naissance, leur contribution sera limitée au court terme. Pire, si les migrants sont âgés, ils pourraient aggraver le solde naturel, tout en augmentant la possibilité des futurs décès. Au-delà de la spécificité de chaque groupe d'âge, nous pouvons affirmer que le solde migratoire est un important moteur de la croissance démographique.